Effet de mode ou véritable prise de conscience nutritionnelle, le zéro céréale pour nourrir ses chevaux devient viral. Avant de sauter le pas et de devenir adepte de cette pratique, un petit retour sur les bases de la physiologie digestive du cheval, sur les avancées scientifiques en nutrition équine et sur le bien-fondé de cette pratique.
Le cheval, un herbivore …
On ne le dira jamais assez, le cheval est un herbivore dont le régime alimentaire doit être majoritairement composé de fibres. L’ensemble de sa physiologie digestive est adapté pour dégrader les fibres de l’herbe et des fourrages de l’estomac jusqu’au gros intestin, principal compartiment digestif de dégradation des fibres.
Une flore cellulolytique est capable de dégrader les parois végétales. Dans le gros intestin, l’essentiel de la digestion est fait par une intense activité microbienne. Cet écosystème digestif présente une densité de microbes qui profitent d’un milieu favorable : pH proche de la neutralité, fort ralentissement du transit, une température élevée (39°C) et d’un apport constant en substrats (normalement !) au cours d’une journée.
… devenu consommateur de céréales
Avec sa domestication et l’évolution de son utilisation à des fins sportives, les chevaux sont aujourd’hui devenus des herbivores mais également des consommateurs de céréales. Comme tout excès devenant délétères, à force de consommer des céréales et donc de l’amidon, ces excès ne peuvent plus être absorbés par l’estomac et les compartiments anté-caecaux, comme cela est normalement le cas. Ainsi la fraction d’amidon qui a échappé à la digestion parvient dans le gros intestin et est dégradé en acides propioniques et acides lactiques absorbés par la paroi intestinale. Une production d’acide lactique trop importante s’accompagne d’une baisse du pH qui perturbe l’activité microbienne, puisque ces derniers se plaisent dans un milieu neutre !
L’amidon est-il donc devenu l’ennemi N°1 ?
L’amidon est le premier composant des céréales et aussi la première source d’énergie chez le cheval !
L’amidon est un glucide composé de plusieurs molécules de glucose. L’amidon débute sa digestion dans l’estomac par certaines bactéries dites commensales (non pathogènes). Environ 60% de l’amidon est digèré dans l’estomac via une fermentation où il est dégradé en amylose. Le reste non dégradé dans l’estomac poursuit son chemin dans l’intestin grêle où il sera hydrolysé.
En cas de quantité trop importante d’amidon dans la ration, c’est ce que je vous expliquais plus haut, l’excédant ne sera pas digèré dans l’intestin grêle et arrivera directement dans le gros intestin du cheval. Dans ce compartiment, l’amidon sera dégradé par des bactéries qui produiront une grande quantité d’acide lactique. Et c’est cet acide lactique qui conduit à la destruction de la flore cellulolytique, flore qui permet de digérer les fibres et qui est INDISPENSABLE chez un animal herbivore.
Autrement dit, plus un cheval est nourri avec une quantité excédentaire d’amidon (au delà de 200 g d’amidon par jour pour 100 kg de poids vif), plus sa flore cellulolytique sera affaiblie et détruite. C’est donc la porte d’entrée à de nombreuses pathologies (ulcères, coliques, ...).
Digestibilité, index glycémique et floconnage
L’amidon de certaines céréales est plus ou moins digeste. Par exemple, l’amidon de l’avoine est hautement digestible. Certains process de transformation, comme le floconnage, permettent également d’augmenter la digestibilité de l’amidon des céréales.
Cependant, plus un aliment est digeste, plus son index glycémique augmente. Or il est recommandé de privilégier des aliments à faible index glycémique pour éviter les variations trop importantes de la glycémie.
Avant de BANNIR, CONTROLER & DOSER !
Comme dans toute situation, tout est une question de dosage. En soit l'amidon et par extrapolation les céréales, ne sont pas mauvais, votre cheval sait d'ailleurs très bien les dégrader et les utiliser! Se sont les excès qui sont nocifs. Mais si vous contrôler que votre cheval reçoit la quantité adaptée de matières sèches par jour pour couvrir ses besoins, et si vous compléter avec des aliments, alors il vous faudra surveiller les quantités distribuées ainsi que les valeurs nutritionnelles de votre aliment !
Mon cheval a un Syndrome métabolique équin, peut-il manger des céréales ?
S’il n’y avait que des généralités ça ne serait pas drôle. Voilà donc un cas à part !
Le syndrome de Cushing est une maladie progressive, traitable mais non guérissable des chevaux âgés (> 15 ans). Environ 20 % de tous les chevaux plus âgés sont atteints. La cause d'un syndrome de Cushing est presque toujours la perturbation et l'endommagement de l'hypophyse et le dérèglement de la fonction de contrôle des hormones importantes qui lui sont associées. Ces hormones influencent l'équilibre hydrique et salin, le métabolisme des graisses et des protéines et provoquent une nette perturbation du changement de poil. Mais surtout, la régulation de la glycémie déraille, ce qui fait que les chevaux malades ont souvent tendance à avoir des fourbures et nécessitent une alimentation sous haute vigilance. Il sera nécessaire de porter une attention particulière aux aliments induisant une faible réponse glycémique post-ingestion, c’est pour cela que le sucre et les céréales sont en règle générale à limiter voire à bannir.
Cushing ne veut pas dire zéro HAPPY CRACKERS !
Comme tous les chevaux méritent le meilleur, nous avons tenu à formuler dans le respect de leurs besoins, des crackers spéciaux Cushing ! Véritables booster d’immunité, ils sont sans céréale et sans sucre, et contiennent de l’acérola Bio riche en vitamine C native et du gingembre Bio pour booster leur organisme. De quoi leur remonter le moral !